LA ROUE DU TEMPS
Au pays des Deux Rivières, on est sceptique devant ce passé tumultueux qui s’estompe en une histoire plus légendaire que véridique. Les ménestrels en colportent toujours les épisodes de cité en village ; encore se montrent-ils bien rares dans cette région fort isolée, qui vit au rythme des traditions.
L’hiver n’a pas tout à fait battu en retraite, et les loups rôdent encore, que déjà s’annonce Bel Tine, la fête du premier jour du printemps. Le cœur léger, Rand al’Thor accompagne son père, Tam, qui part livrer au bourg du Champ d’Emond cidre et eau-de-vie promis pour les festivités à l’aubergiste et maire, Maître al’Vere.
Rand, âgé de-dix-huit ans, osera-t-il demander une danse à Egwene, fille cadette de Bran al’Vere, sa camarade d’enfance tout comme l’espiègle Mat Cauthon et le sérieux apprenti forgeron Perrin Aybara ? Un sentiment de malaise interrompt ses réflexions lorsqu’il aperçoit dans la forêt un cavalier en manteau noir qui les suit. Tam regarde à son tour, mais la route est déserte.
S’agit-il d’une illusion ? Pourtant Mat, Perrin, d’autres encore, ont entrevu le cavalier mais, malheureusement, aucun de leurs aînés. Ce souci s’efface à l’arrivée de deux étrangers, la Dame Moiraine accompagnée du guerrier Lan, et du ménestrel Thom Merrilin.
On attend encore Padan Fain le colporteur, avec son arsenal de feux d’artifice, et cette fête de Bel Tine sera la plus belle de mémoire d’homme. Mais Fain apporte aussi la nouvelle d’une guerre dans le Ghealdan, causée par l’apparition d’un Dragon réincarné. Le bourg entre en effervescence, et Tam et Rand décident de s’en retourner à la ferme, abrégeant les réjouissances de circonstance en cette dernière Nuit de l’Hiver.
Dans la nuit, des Trollocs, géants mi-hommes mi-bêtes, attaquent la ferme. Rand en tue un avec l’épée de Tam, qui porte la marque du héron, celle d’un maître ès armes. Rand emporte son père, blessé, à travers la forêt où ils évitent un Myrddraal à la tête d’une colonne de Trollocs. Arrivé au bourg, Rand tente de faire soigner Tam par Nynaeve, la « Sagesse » du village, mais la blessure dépasse sa science et Moiraine devra s’en charger.
Moiraine est une Aes Sedai. Elle guérit Tam et convainc Rand que c’est lui, ainsi que ses amis d’enfance Mat Cau-thon et l’apprenti forgeron Perrin Aybara, que cherche le cavalier sans visage au manteau noir. L’unique moyen de sauver leur bourg natal de la destruction est de fuir à Tar Valon, la cité forte des Aes Sedai, seules capables de s’opposer aux séides du Ténébreux.
Grâce à Moiraine et à ses pouvoirs, le groupe surmonte danger après danger, franchit en bac la rivière Taren, sort indemne de la ville de Baerlon, patrouillée par les fanatiques Enfants de la Lumière, puis se réfugie pour une nuit dans la cité maudite de Shadar Logoth où la moindre pierre renferme les germes du Mal. Malgré les recommandations de Moiraine, Mat y subtilise un poignard orné de rubis. Alors surviennent des Trollocs.
Poursuivis par ces géants cruels, harcelés par les maléfices de Mashadar, le Mal incarné, les compagnons se dispersent à la hâte. Thom, Rand et Mat parviennent à fuir en bateau sur l’Arinelle. Moiraine et Lan sont rejoints par Nynaeve, décidée à ramener au Champ d’Emond les trois jeunes dont elle estime, en tant que « Sagesse », avoir la garde. Egwene et Perrin, eux, traversent l’Arinelle à la nage, puis errent dans ce qu’ils pensent être la direction de Caem-lyn, capitale du Royaume d’Andor et étape sur la route de Tar Valon. Ils croisent heureusement le chemin d’Elyas Machera, l’Homme aux Loups, qui offre de leur servir de guide avec sa meute. Tous savent qu’ils ont une chance de se retrouver à Caemlyn.
Au port fluvial de Pont-Blanc survient un Myrddraal, toujours sur la piste de ses proies. Thom Merrilin se sacrifie pour que Rand et Mat puissent lui échapper et continuer vers Caemlyn. Pendant ce temps, Perrin et Egwene ont fait la connaissance des Thuatha’ans, qu’on appelle le Peuple Voyageur. Et Moiraine tente toujours de les rattraper.